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Hommage

à

 Jaime DIAZ ROZZOTTO

Homme politique et universitaire guatémaltèque

 

 

Marchaux, samedi 15 octobre 2016

 

HOMMAGE A JAIME DIAZ ROZZOTO

 

En préambule à la conférence de ce soir, au cours de laquelle je vous parlerai des indiens mayas d’hier et d’aujourd’hui, je voudrais dire quelques mots :

 

-         Tout d’abord pour remercier M. Le Maire d’avoir mis à disposition la salle du conseil, gracieusement, pour que cette conférence puisse s’y tenir et Mme Marcella DIAZ ROZZOTTO pour en avoir pris l’initiative.

-         Ensuite pour rendre hommage à Jaime DIAZ ROZZOTTO. Je le rencontrai pour la première fois au Lycée Ledoux de Besançon où, à l’invitation de Dominique CHATTE, alors professeur d’Espagnol et aujourd’hui inspecteur pédagogique régional, je donnai une conférence sur les indiens mayas du Guatemala que l’association EPIG, dont je suis le président, aide à sortir de l’état de détresse qui est le leur.

 

Jaime DIAZ ROZZOTTO avait pris place dans l’assistance composée d’élèves et de professeurs.

 

A la fin de la conférence, il se dirigea vers moi et me prit dans ses bras en me disant « Vous êtes comme Bartolome de las Casas », prêtre dominicain qui, au 16ème siècle, prit la défense des indiens contre les colons espagnols.

 

Mais si je suis un Bartolome de las Casas des temps modernes, que dire de Jaime DIAZ ROZZOTTO? A travers les réalisations qu’elle a financées, EPIG n’a aidé que quelques milliers d’indiens à vivre un petit peu moins mal. Mais Jaime DIAZ ROZZOTTO a agi au niveau politique pour que tous les déshérités du Guatemala et, plus particulièrement les paysans indiens, voient leurs conditions de vie s’améliorer.

 

Si je suis un Bartolome de las Casas des temps modernes, DIAZ ROZZOTTO fut un Bartolome de las Casas à la puissance 10, à la puissance 100 !!!

 

Né en décembre 1918 à Quetzaltenango, DIAZ ROZZOTTO, bachelier en 1937, prit part à la révolution qui chassa le dictateur Ubico en 1944. La démocratie fut rétablie. DIAZ ROZZOTTO retourna à ses études et obtint, en 1951, la maîtrise de philosophie  de l’université San Carlos de Ciudad de Guatemala.

 

Entre temps, Jacobo ARBENZ fut démocratiquement élu président de la république et DIAZ ROZZOTTO fut appelé en 1952 à remplir les fonctions de Secrétaire général de la Présidence de la République. A ce titre, il prit une part active dans la tentative de mise en œuvre d’une réforme agraire visant à donner aux petits paysans guatémaltèques les moyens d’une vie moins misérable.

 

La nationalisation des terres de l’United Fruit Company faisait partie de ce programme de réforme agraire. Cette nationalisation déclencha en 1954 l’intervention des USA dans les affaires intérieures du Guatemala, intervention qui brisa cette embellie démocratique ; un nouveau régime fut mis en place qui annula toutes les avancées politiques et sociales faites en dix ans.

 

Alors commença le temps de l’errance pour DIAZ ROZZOTTO ; elle le conduisit dans différents pays dont le Mexique où il obtint le doctorat en philosophie en 1959. Mais, en 1966, ce pays finit par le remettre au Guatemala où il fut emprisonné et condamné à mort. Il ne dut sa libération qu’à un mouvement de solidarité qui dépassa les frontières du Guatemala.

 

Il fut alors accueilli en France grâce à l’intercession de son ami, Miguel Angel Asturias, prix Nobel de littérature et ambassadeur du Guatemala dans  notre pays. Après un cours séjour parisien, il fut accueilli par l’Université de Besançon en qualité de maître de conférences pour finir sa carrière comme professeur émérite. Avec son épouse Marcella, il habita Marchaux où il repose depuis 2011, à plusieurs milliers de km de sa terre natale.

 

C’est à la mémoire de cet homme, DIAZ ROZZOTTO, qui consacra son action politique à l’amélioration du sort  des déshérités de son pays, jusqu’à mettre sa vie en jeu, que je dédie cette conférence qui est une invitation à voyager dans le temps et dans l’espace, une invitation à voyager dans le monde des Mayas d’hier et d’aujourd’hui.

 

André SEGURA