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de l’ouvrage, cliquer ici Introduction On
attribue aux Mayas la croyance selon laquelle la fin du monde surviendrait le
21 décembre 2012. Une telle attribution doit être considérée avec
circonspection pour au moins deux raisons. La
première est que la pensée cosmogonique des Mayas ne semble pas avoir fait
une place à une fin du monde telle que conçue par les prophètes d’apocalypse d’hier
et d’aujourd’hui ; cette pensée peut être résumée en cinq points. 1°) Avant
la création de l’homme véritable, l’homme de maïs, des cataclysmes avaient
anéanti ses deux prédécesseurs, ceux taillés dans le bois et ceux faits de
boue. 2°) L’homme de maïs était à l’abri d’une telle destruction parce qu’il
avait reconnu le Créateur et lui fournissait l’aliment 3°) Sa création était la marque du Quatrième
Âge de l’Univers qui ne devait donc pas connaître de fin 4°) Dans le cadre de
ce Quatrième Âge, l’histoire de l’homme était cyclique ; elle était
rythmée par l’engrenage de Grands Cycles d’une durée constante de
1 872 000 kins/jours 5°) Un nouveau Grand Cycle, suivant celui dans
lequel vivaient les Mayas préhispaniques, devait commencer avec le kin/jour
portant la date 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankín ; ce qui suppose l’achèvement
du Grand Cycle en cours avant la conquête avec le coucher de soleil précédant
cette date. La
seconde raison est relative à la corrélation utilisée pour faire correspondre
le 21 décembre 2012 à 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankín. Bien évidemment, le
calendrier en usage chez les Mayas n’était pas le calendrier julien, en
vigueur en Europe au moment du contact de ces derniers avec les Espagnols. Il
fallait donc, pour dater dans le calendrier julien cet évènement remarquable
du 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankín, être en mesure de déterminer le point de
départ du Grand Cycle en cours au moment du contact. Pour ce faire,
l’établissement d’une corrélation entre les calendriers julien et maya
s’avérait indispensable. Différentes
corrélations furent proposées mais la plus largement admise aujourd’hui est
celle élaborée par J.T Goodman, J. Martinez et J.E.S Thompson. C’est cette
corrélation, habituellement désignée par les initiales « GMT », qui
fait correspondre à la date maya du 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankín la date
grégorienne du 21 décembre 2012. Cette
corrélation commença par être établie entre le calendrier julien en vigueur
chez les Espagnols et le calendrier Xiu utilisé par les Mayas au
Postclassique et durant Ceux
qui acceptèrent cette hypothèse du prolongement ne virent pas, où feignirent
de ne pas voir, la contradiction qui existait entre ladite hypothèse et la
clé de lecture du Compte Long, à laquelle ils souscrivaient. Le
rétablissement de la cohérence imposerait une translation de la corrélation
GMT d’une ampleur de 7 199 kins ; ce serait une translation
d’ampleur moyenne. Mais
ce n’est pas la seule raison d’une possible remise cause de l’hypothèse de
continuité entre le calendrier du Classique et le calendrier Xiu. Le Compte
Long servait à formuler les dates des kins à Or,
les scribes n’étaient pas à l’abri d’erreur ; les exemples sont nombreux
qui en attestent ; ainsi, celui qui établit/écrivit la date du côté Est
de Rien
n’interdit d’envisager qu’une erreur de ce type ait été commise par le scribe
lors du passage du Compte Long au Compte Court. Sa correction imposerait une
translation de 4 katuns ou 28 800 kins ; ce serait la grande
translation de la corrélation GMT qui se ferait dans le même sens que la translation
moyenne. Enfin,
une autre translation, de moindre ampleur et de sens contraire à celui des
deux précédentes, pourrait s’imposer si l’hypothèse qui sous-tend la
corrélation GMT est contestée : la non-résorption du décalage résultant
de l’écart existant entre la durée du Haab et celle de l’année solaire
tropique. Or, il y a tout lieu de penser que les Mayas avaient conscience de
ce décalage et qu’ils le corrigeaient. Le
Codex de Dresde, l’un des trois seuls livres mayas qui soient parvenus
jusqu’à nous, contient des tables de Venus permettant de résorber le décalage
résultant de l’écart entre la durée officielle du cycle de Venus, 584
kins/jours, et la révolution synodique moyenne de Venus, 583,92108 jours. L’existence
de telles tables donne à penser que les scribes avaient pu mettre en œuvre un
moyen pour résorber le décalage
résultant de la différence de durée du Haab et de l’année solaire tropique.
Ce moyen a pu être la suspension du Haab, et des calendriers associés (Compte
Long et Tzolkín), durant cinq kins/jours entre la fin d’un katún et le début
du suivant jusqu’en 8.14.10.0.0 puis de 29 kins tous les six katuns. Retenir
une telle hypothèse, compatible avec les dates lunaires connues, impose de
faire subir une translation à la corrélation GMT de l’ordre de deux ans
sur la durée totale du Grand Cycle dans lequel vivait les Mayas
préhispaniques. La
résultante de ces trois translations serait une modification de la date de la
prétendue fin du monde ; elle aurait dû se produire au début du XXème
siècle. Le
dernier problème que pose la corrélation GMT vient de ce qu’elle est
construite sur l’hypothèse que la grille de correspondance entre dates mayas
et grégoriennes est unique. Ce qui signifie que, pour les inventeurs de cette
corrélation, à un jour donné aurait correspondu la même date formulée dans
les calendriers en vigueur dans toutes les cités de Cette
hypothèse fait litière de ce que l’ordre de rangement des dénominations du
Tzolkín différait certainement d’une cité à l’autre ; le désaccord
contemporain quant à cet ordre est, sans nul doute, l’expression de sa
variation dans l’espace maya (et dans le temps ?). Cette variation,
combinée au fait que la propagation du Compte Long dans tout cet espace, à
partir de la cité qui l’a vu naître, a requis du temps, introduit le doute
quant à la recevabilité de l’hypothèse d’une grille de corrélation unique
permettant de traduire les dates mayas en dates grégoriennes. Dès lors, il
n’est plus possible de faire correspondre à la date maya 13.0.0.0.0 4 Ahau 3
Kankín la seule date grégorienne du 21 décembre 2012. C’est cette seconde raison de douter que les Mayas
ont prédit une “fin du monde” pour le 21 décembre 2012 qui fait l’objet des
développements de ce livre ; elle est relative à la recevabilité de la
corrélation GMT dont trois des hypothèses qui la sous-tendent, explicitement
ou implicitement, seront discutées : 1°) La non résorption du décalage
entre Haab et année solaire tropique 2°) La continuité entre calendriers Xiu
et classique 3°) L’uniformité de l’ordre de rangement des dénominations du
Tzolkín. Text in full, here Introduction The Maya have been credited with believing that the world would come
to an end on December 21st 2012. This assertion must be considered warily on
at least two accounts. The first reason is that the Maya cosmogony does not seem to have
provided for such an end of the world as the one imagined by yesterday’s and
today’s prophets of doom and it can be summarized in five points. 1°) Before the creation of the actual man -- the maize man --
cataclysms had destroyed his two predecessors, those carved out of wood and
those made of mud. 2°) The maize man was safe from such a destruction for he
had acknowledged the Creator and had supplied him with food. 3°) His creation
was the mark of the Fourth Age of the Universe which therefore was to have no
end. 4°) Within the framework of that Fourth Age, man’s history was cyclical;
it was punctuated by the succession of Great Cycles of a constant duration
(1,872,000 kins / days each). 5°) A new Great Cycle, following the one the
pre-Hispanic Maya lived in, was to be reckoned from the kin / day bearing the
date 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankin ; which implies the current Great Cycle will
end before the Conquest with the sunset preceding that date. The second reason is connected with the correlation used to align
December 21st 2012 and 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankin. Of course, the calendar
used by the Maya was not the Julian calendar which was in use in Various correlations have been proposed, but the most widely accepted
today is the one developed by J.T. Goodman, J. Martinez and J.E.S. Thompson. It is that very correlation,
usually known as the “GMT” correlation, which equates the Maya date
13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankin with the Gregorian date December 21st 2012. This correlation was first established between the Julian calendar
used by the Spaniards and the Xiu calendar used by the Maya during the Postclassic
and during the Conquest. This was made possible because a same event was
dated in both calendars; the correlation was extrapolated for the Maya dates
of the Classic on the assumption that the Xiu calendar was a continuation of
the one in use when the Maya erected stelae bearing such dates in the form of
Initial Series. Those who accepted the continuation hypothesis did not see, or
pretended not to see, the contradiction between the aforementioned hypothesis
and the interpretation of the Long Count, to which they subscribed. Restoring
coherence would involve shifting back the
GMT correlation by 7,199 kins; that would be a medium shift. But that is not the only reason for calling into question the
hypothesis of a continuity between the Classic calendar and the Xiu calendar.
The Long Count was used to express the kin dates in the Classic; it had
become obsolete in the Postclassic when the Maya scribes used the Short Count
to write dates. Now, the scribes were not beyond making a mistake as is evidenced by
many examples. Thus, the one who wrote the date on the east side of We are perfectly entitled to suppose that a similar error may have
been committed by the scribe as he passed from the Long Count to the Short
Count. Correcting it would impose a shift
back of 4 katuns or 28,800 kins; that would be the great shift of the
GMT correlation that would occur in the same direction as the medium shift. Finally, another shift, less important and in the opposite direction
to the former two, might be more convincing if the hypothesis which underlies
the GMT correlation is disputed : the failure to do away with the discrepancy
resulting from the difference between the duration of the Haab and that of
the tropical solar year. Now, there is every reason to believe that the Maya
were quite aware of that discrepancy and thus corrected it. The Dresden Codex, one of the only three surviving Maya books,
contains tables of Venus enabling cancel the discrepancy resulting from the
gap between the official duration of the Venusian cycle, 584 kins/days, and Venus’s average
synodic revolution, 583.92108 days. That such tables did exist suggests that the scribes had been able to
implement a way suppress the gap resulting from the difference in duration between
the Haab and the tropical solar year. They may have suspended the Haab and
the associated calendars (Long Count and Tzolkin) for five kins/days between
the end of a katun and the beginning of the following one until 8.14.10.0.0 ,
then for 29 kins every six katuns. Assuming this, in compatibility with the
available lunar dates, entails subjecting the GMT correlation to a two-year shift over the overall duration
of the Great Cycle the pre-Hispanic Maya lived in. The consequence of those three shifts would be an alteration of the
date of the so-called end of the world : it should have occurred in the early
20th century. The last problem posed by the GMT correlation arises from its being
based on the hypothesis that the correlation table between Maya and Gregorian
dates is unique. Which means that, according to the inventors of that correlation,
one given day would have corresponded to the same date formulated in the calendars
in use throughout all the cities of the Classic Period. This hypothesis ignores the fact that the arrangement order of the
Tzolkin appellations certainly differed from one city to the next one.
Todayʼs disagreement as to that order is undoubtedly proof that it
varied through Maya space (and time ?). That variation, together with the
fact that the propagation of the Long Count throughout that space from the
city that spawned it took time, raises doubts as to the likeliness of a
unique correlation table enabling to transpose Maya dates into Gregorian
dates. Consequently, the Maya date 13.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankin can no longer
be made to correspond to the only Gregorian date December 21st 2012. And this second reason for doubting that the Maya had predicted the
"end of the world" for December 21st 2012 forms the subject exposed
in this book. It is relative to the admissibility of the GMT correlation,
whose three underlying hypotheses -- explicit or implicit -- will be debated
: 1° the failure remove the discrepancy between the Haab and the tropical
solar year 2° the continuity between the Xiu and Classic calendars 3° the
uniformity of the arrangement order of the Tzolkin appellations. Texto integral, aquí Introducción Se les atribuye a los Mayas la creencia según la cual el
fin del mundo ocurriría el 21 de diciembre de 2012. Tal atribución ha de
considerarse con cautela al menos por dos motivos. El primero es que el pensamiento cosmogónico de los Mayas
no parece haber dejado sitio para un fin del mundo tal como lo concibieron
los profetas del apocalipsis de ayer y de hoy; dicho pensamiento se puede
resumir en cinco puntos. 1°) Antes de la creación del hombre verdadero, el hombre
de maíz, unos cataclismos anonadaron a sus dos predecesores, los que fueron
tallados en la madera y los que se hicieron con lodo. 2°) El hombre de maíz
se salvaba de tal destrucción porque él había reconocido al Creador y le
proporcionaba el alimento 3°) Su creación marcaba así El segundo motivo está relacionado con la correlación
utilizada para hacer que se correspondan el 21 de diciembre de 2012 y el
1.3.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankín. Es obvio que el calendario utilizado por los
Mayas no era el calendario juliano, vigente en Europa cuando se estableció el
contacto entre Mayas y españoles. Para fechar según el calendario juliano el
evento tan relevante del 1.3.0.0.0.0 4 Ahau 3 Kankín, era necesario pues
tener la capacidad de determinar el punto de partida del Gran Ciclo en curso
cuando el contacto. Diversas correlaciones fueron propuestas pero la más ampliamente
reconocida hoy es la que elaboraron J.T Goodman, J. Martínez et J.E.S
Thompson. Es esta correlación, generalmente designada por las iniciales “GMT”
la que permite hacer que se correspondan la fecha maya del 13.0.0.0.0 4 Ahau
3 Kankín y la fecha gregoriana del 21 de diciembre de 2012. Esta correlación
se estableció primero entre el calendario juliano vigente entre los españoles
y el calendario Xiu utilizado por los Mayas en el Posclásico y durante Los que aceptaron tal hipótesis de la prolongación no vieron,
o fingieron no ver, la contradicción que existía entre dicha hipótesis y la
clave de lectura de Pero no es el único motivo de un posible cuestionamiento
de la hipótesis de continuidad entre el calendario del Clásico y el
calendario Xiu. Ahora bien, los escribas no estaban exentos de cometer
errores; varios son los ejemplos que lo atestiguan; así, el que
estableció/escribió la fecha del lado Este de Nada nos prohíbe contemplar el hecho de que algún error
de este tipo haya sido cometido por el escriba en el momento de la
transferencia de Finalmente, otra translación, de menor amplitud y en dirección
contraria a la de las dos precedentes, podría imponerse si se cuestiona la
hipótesis en la que estriba la correlación GMT: la no resorción del desfase
que resulta de la diferencia patente entre la duración del Haab y la del año
solar trópico. Ahora bien, cabe pensar que los Mayas tenían conciencia de tal
desfase y que lo corregían. El Códice de Dresde, uno de los tres únicos libros mayas
que han llegado hasta nosotros, contiene tablas de Venus que permiten
resorber el desfase que resulta de la distancia entre la duración oficial del
ciclo de Venus, 584 kines/días, y la revolución sinódica media de Venus,
583,92108 días. La existencia de dichas tablas da a pensar que los
escribas habrían podido implementar un medio para resorber el desfase que
resulta de la diferencia de la duración del Haab, y del año solar trópico.
Tal medio pudo ser la suspensión del Haab, y de los calendarios asociados
(Cuenta Larga y Tzolkín), durante cinco kines/días entre el fin del katún y
el principio del siguiente hasta el 8.14.10.0.0 luego de 29 kines cada seis
katunes. Retener tal hipótesis, compatible con las fechas lunares conocidas,
impone que se aplique a la correlación GMT una translación del orden de dos
años sobre la duración total del Gran Ciclo en el que vivían los Mayas
prehispánicos. Lo que resultaría de estas tres translaciones sería una
modificación de la fecha del presunto fin del mundo; éste debería haberse
producido a principios del siglo XX. El último problema que plantea la correlación GMT
procede de que ésta viene construida sobre la hipótesis de que la tabla de
correspondencia entre fechas mayas y gregorianas es única. Lo que significa
que, para los inventores de esta correlación, a un día dado habría
correspondido la misma fecha formulada en los calendarios vigentes en todas
las ciudades del Periodo Clásico. Esta hipótesis hace caso omiso de que la ordenación de
las denominaciones del Tzolkín difería ciertamente de una ciudad a otra; el
desacuerdo contemporáneo en cuanto a dicha ordenación es, sin duda alguna, la
expresión de su variación en el espacio maya (¿y en el tiempo?). Esta
variación, combinada con el hecho de que la propagación de Este segundo motivo que lleva a
cuestionar la predicción de los Mayas respecto a un “fin del mundo” para el
21 de diciembre de 2012, es lo que constituye la argumentación de este libro;
está en relación con la aceptabilidad de la correlación GMT, de la que se
discutirán tres de las hipótesis en que se fundamenta, explícita o
implícitamente: 1°) la no resorción del desfase entre Haab y año solar
trópico 2°) la continuidad entre calendarios Xiu y clásico 3°) la uniformidad de la ordenación de las
denominaciones del Tzolkín. |